20/10/2014

Petite rétrospective à rappeler à tout sympathisant UMP qui se respecte...

Puisque dans l'état actuel des institutions, c'est à eux que va sans doute revenir le soin de désigner notre prochain monarque présidentiel, voici une petite rétrospective à rappeler à tout sympathisant UMP trop jeune à l'époque, et à leurs aînés en proie à d'éventuelles amnésies.
(petite précision : ce texte s'appuie sur des informations disponibles de la presse mainstream, garanti sans adjonction de lien vers Mediapart ou Le Monde !)
Sarkozy, maire de Neuilly/Seine, a "grandi" sous les années Mitterrand, dans le sillon de Jacques Chirac, et de Charles Pasqua, entre Paris et les Hauts de Seine. 
En 1995, Nicolas Sarkozy, ministre du budget, choisit de soutenir son premier ministre Edouard Balladur, rival de Chirac à l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy, avec François Léotard, alors ministre de la défense, en charge de contrats de ventes d'arme et de matériels militaires à l'étranger, constatent à cette occasion combien il est difficile de financer une campagne électorale, de surcroît sans l'appui d'un grand parti politique. 
L'équipe Balladur rassemble néanmoins une somme équivalent à plus d'un million d'euros en liquide (des francs à l'époque) grâce à la vente de tee-shirts et de casquettes sur les plages (sans doute fabriquées main par des militants car la presse n'en a pas publié la moindre facture d'achat). Sarkozy aura tout loisir à cette occasion d'apprécier la grande mansuétude  dont fait preuve le conseil constitutionnel, présidé par le mitterrandien Roland Dumas

De 2002 à 2004, dès le début du second mandat de Jacques Chirac, Sarkozy est nommé ministre de l’intérieur .
Durant cette même période, Nicolas Sarkozy semble déjà en campagne : toute son action gouvernementale est médiatisée du matin au soir. 
Le 20 novembre 2003, le ministre de l'intérieur ne cache plus ses ambitions présidentielles à la télévision.
L'UMP voit apparaitre en son sein deux écuries rivales : le camps chiraquien et le camp sarkozyste qui veut prendre le contrôle du parti.

Durant cette même période, son chef de cabinet, Claude Guéant est soupçonné de percevoir illégalement 10 000 euros par mois en liquide via des fonds en théorie réservés à des opérations policières. Une instruction judiciaire est encore en cours à ce jour.
Le 13 janvier 2004 : Nicolas Sarkozy invite une centaine de députés UMP à diner dans son ministère. J'ignore le coût et l'origine du financement de ces festivités.

A l'automne Alain Juppé doit démissionner de la tête de l'UMP suite aux poursuites judiciaires dont il est l'objet pour les affaires du RPR (ancien nom de l'UMP).
Le 28 novembre 2004 : Sarkozy ravit l’UMP au camp chiraquien et poursuit son irréversible ascension.
Plus rien ne l'arrêtera jusqu'en 2007.
La rupture et la "république exemplaire" sont les thèmes de sa campagne.
Il gouvernera, entouré des Kadhafi, Tapie, Takkiedine, Woerth, Gaubert, Bazire, Balkany, De Maistre, Séguéla.
Courroye et Azibert.
Copé, Bygmalion.

Ma question est la suivante. Comment vous est-il possible de soutenir ce candidat? Quels sont vos arguments?

Qu'on ne me parle pas de présomption d'innocence. Je vous parle d'exigence de responsabilité.
Accordons-lui le bénéfice du doute si vous voulez, considérons que Sarkozy est maudit d'avoir dans son entourage autant de gens controversés. Là n'est pas le problème. Restons juste sur le domaine de la compétence. 
Comment peut-on accorder sa confiance à quelqu'un qui, juriste de profession, ex-ministre de l'intérieur (chef des RG), ex-ministre des finances (chef du fisc) et stratège politique hors-pair, prétend ne pas savoir comment a été financé sa propre campagne ? 
Comment peut-on accorder à ce personnage la plus grosse responsabilité qui puisse être confiée à un citoyen du pays? 
Comment peut-on continuer à incriminer les juges et salir autant l'institution judiciaire du pays au lieu d'assumer cette inexcusable légèreté, ces négligences coupables, pour ne pas parler de ces fréquentations suspectes et de ces coïncidences inquiétantes?
Jusqu'où allons-nous nous débattre dans la mauvaise foi, et nous ébattre dans l'irresponsabilité?

Comme le dopage dans le sport, le financement occulte de la vie politique fausse le jeu démocratique et l'ambiance sociale du pays. Cela fout par terre un pays qui n'en avait déjà pas besoin. Que cela soit dans les relations économiques ou sociales, toute organisation qui ne sait pas faire vivre un climat de confiance ne peut être performante. C'est toute la société française qui pâtit de la corruption. Le coût va bien au delà du renflouement de l'UMP par les militants et les contribuables.

Quelle piètre vision faut-il avoir de soi-même et de ses concitoyens pour considérer qu'un pays entier ait besoin d'un "champion", d'un sauveur aussi talentueux et charismatique soit-il...
En revanche, le destin d'un pays peut effectivement dépendre de la malhonnêteté d'un seul individu. Le sort de millions de gens peut pâtir de la place accordée (ou non) à la déontologie par le pouvoir politique et médiatique qui forge les normes et la culture d'un pays..

Il y a plein d'autres talents à promouvoir, à l'UMP ou ailleurs, qui pourraient ramener le débat politique à l'essentiel, loin du parasitage des affaires. Nicolas Sarkozy n'a pas su le faire, il a laissé passer sa chance. Au nom de quoi faudrait-il lui accorder ce qu'il a toujours refusé à ceux qui échouaient, A savoir une seconde chance?
Et au delà du personnage, c'est tout un système à repenser.. Quand nous déciderons-nous enfin à tourner la page?


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