06/03/2012

Jamais responsable, encore moins coupable, et bien sûr toujours victime.... jusqu'au bout...

 

Des nouvelles de notre plus haut (ir)responsable 


Sarkozy est à terre. Mais il vit encore.

On n'est plus à une indécence près. Le voilà qui se bat pour substituer la préservation de son propre destin au destin du pays dans les préoccupations mentales de nos concitoyens, par une énième manipulation émotionnelle, cocktails d'identification-projection-introjection-chantage dont il a le secret.  C'est ce que met en évidence Philippe Sage, avec un résultat plus qu'éloquent.

On ne voit pas comment ça pourait fonctionner, mais qui sait, les français ont souvent montré qu'ils aimaient les grosses ficelles. Et pourquoi pas, faire mentir l'adage voulant que les histoires d'amour finissent mal.

Peu importe les pronostics, je veux juste ici approfondir ce que tout cela révèle du personnage de Sarkozy, qui pourtant était déjà perceptible depuis toujours.

En effet cette posture victimaire, cette incapacité à assumer n'est pas nouvelle. Contrairement à Philippe Sage qui évoque le rejet "viscéral" de Sarkozy pour la repentance pour expliquer cette attitude, j'y vois surtout la relation hystérique qu'il entretient avec le "pouvoir". Et sa plus totale incompréhension de ce qui lie le pouvoir et les responsabilités.

Détrompez-moi, mais je n'ai pas souvenir d'avoir vu un jour Sarkozy assumer correctement ses responsabilités. Ce qui est ennuyeux quand on a prétendu aux plus hautes.

Petit rappel de psychologie humaine

Victimisation et culpabilisation sont des syndromes symétriques de déni autour de la question de la responsabilité.

L'auto-victimisation, c'est quand on n'assume pas son pouvoir réel et les responsabilités qui en découlent. C'est quand on nie notre impact sur le cours des choses, qu'on attribue la cause de tout ce qui nous arrive à l'action des autres ou à l'environnement. Plus ou moins consciemment, on préfère invoquer la fatalité que les conséquences de nos propres actes, on minimise la portée de ses responsabilités réelles.9711-franck-ribery-au-bord-des-larmes-telefoot-video.gif

L'auto-culpabilisation au contraire, c'est quand on n'assume pas notre impuissance réelle. Plus ou moins consciemment, on exagère la portée de nos responsabilités. Plutôt qu'assumer son impuissance, on assume une faute imaginaire dont on veut croire qu'on n'aurait pu l'éviter, et qu'à l'avenir on ne la reproduira plus, pour maintenir l'illusion qu'on a ce pouvoir. Préférant la sanction à la fatalité, on s'attribue des responsabilités imaginaires.

Celui qui se victimise culpabilise forcément les autres, et réciproquement.

On a tous en tête l'image du petit caïd de notre collège ou de la caillera de notre quartier qui va crier à l'injustice et chercher à émouvoir les autorités avec moultes circonstances dédouanantes lorsqu'il est pris la main dans le sac. Ou du footballeur controversé qui vient jurer la main sur le coeur qu'il est victime de calomnie. Ce genre de victimes autoproclamées existent aussi dans les sphères bien plus respectables, et peut être cela nous choque moins.

Dans une démocratie représentative, je laisse à chacun d'apprécier le partage du pouvoir, des responsabilités, de la culpabilisation et de la victimisation, entre les citoyens représentés et leurs représentants. Ces dernières années, il me semble que le curseur a bien bougé...

S'attribuer les succès des uns, attribuer ses échecs aux autres 

Qui a en effet passé 5 ans à dénoncer des coupables individuels ou des causalités extérieures pour se défendre des carences du fonctionnement dont il avait la charge?

Les traders qui abusent, les profs qui savent pas instruire nos enfants, les assistés sociaux qui parasitent la société, les juges laxistes qui prennent les mauvaises décisions,  les délinquants multirécidivistes "génétiques" qui ne devraient pas naitre...

Pour celui qui a passé des années à théoriser sur la sincérité, l'irréprochabilité, la transparence (alors que Mediapart nous a révélé par exemple qu'en tant que ministre de l'intérieur il se rendait en Arabie Saoudite pour parler officiellement de laïcité le jour et d'armement la nuit), il n'y a rien d'étonnant à voir qu'il n'applique pas à lui même les principes imposés aux autres. La culture du résultat, les limogeages ou les mutations imposées de façon impitoyables et arbitraires voudrait qu'il ait la décence de ne pas se représenter, à défaut de démissionner. Mais non.

Le voilà toujours aussi pathétiquement droit dans ses bottes, à attendre qu'on s'apitoie sur son sort.

Icône du monde ancien.

Ce personnage restera dans l'histoire comme l'icône la plus aboutie de ce que la France néolibérale aura engendré : un combattant forcené, inflexible, sans limite, sans pitié, sans éthique. Un manipulateur habile, stratège des émotions, joueur virtuose du "pas vu pas pris" et du "je te tiens, tu me tiens, par la barbichette", à l'energie rare et au talent exceptionnel, en compétition contre tous. Le paroxysme de l'individualisme irresponsable et cynique, qui n'a pas à se préoccuper des conséquences de ses actes, puisque la doctrine dit qu'il suffit de donner le meilleur de soi même pour jouir par l'argent dans un monde toujours plus riche.

Un monde simple où les gagnants ont raison et les perdants ont tort. Un monde simple du "chacun pour soi et dieu pour tous" qui aurait pu être le meilleur des mondes, si seulement le bon dieu (ou la main invisible, selon qui nous le promettaient) avaient mieux fait leur boulot. Bref, c'est pas de sa faute... 

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